Provins : Jour 2
16 avril 20255 minutes
Deuxième jour : visite des principales curiosités La tour de Provins : La Tour César est le monument emblématique de la cité médiévale de Provins et un concentré d’histoire ! Ce donjon du XIIe siècle est impressionnant tant par sa taille que par sa forme ! La Grosse Tour, comme on l’appelle aussi, servit de tour de guet bien sûr, mais aussi de refuge et de prison. Les prisonniers étaient enfermés dans les tourelles et les cachots, étroits et parfois plongés dans l’obscurité totale. Elle abrite aujourd’hui les cloches de la collégiale Saint-Quiriace et sonne toujours 2 fois : 5mn avant et à l’heure pile. Avant d’atteindre la somptueuse charpente du XVIIe s., nous visitons la salle des gardes, la pièce dite “Chambre du Gouverneur”, très luxueuse avec sa cheminée et surtout ses latrines particulières, le Pâté aux Anglais, et enfin le chemin de ronde. Une fois gravis tous les étages, la vue est splendide sur le tout Provins et sa campagne environnante ! Pour redescendre, nous empruntons un escalier à vis qui nous donnerait presque le tournis. Dans la salle basse, dernière étape avant le retour à la lumière du jour, un petit documentaire rappelle l'histoire des ducs de Champagne. La collégiale de Saint Quiriace : Edifiée au XIIe siècle, les difficultés financières sous Philippe le Bel au siècle suivant, la laisseront à jamais inachevée. La nef et le portail auraient dû s'élever jusqu'au bout de la place Saint-Quiriace et plus précisément au niveau de la croix. Le dôme, construit suite à l'effondrement de la croisée du transept date du XVIIe siècle. La grange aux dîmes : cette maison abrite toute une mise en scène, représentant les marchands et les métiers du Moyen Âge. Cette visite nous permet de mieux comprendre l'importance des Foires de Champagne qui se déroulaient à Provins. Y sont présentés : le marchand italien, le marchand de drap de Provins, le changeur, le marchand flamand, l’écrivain public, les métiers de la laine, le potier, le tailleur de pierre, le carrier et le parcheminier… Cette maison en pierre est typique de l’architecture de Provins des XIIe et XIIIe siècles. De bas en haut, la salle basse servait d’entrepôt, le premier étage de boutique, et le dernier étage d’habitation. On sait grâce à des baux retrouvés, qu’elle était louée, entre autres, par des marchands toulousains. Bien plus tardivement au XVIe siècle, elle fut utilisée en tant qu’entrepôt pour la dîme – impôt sur les récoltes – d’où son nom actuel. Beaucoup de restaurant sont fermés, nous en trouvons un sur la place, normal, rien à dire à part le bruit de la table d'à côté ! Le prieuré de l'Ayoul : Les origines de cet ensemble architectural remontent à 996. Tout commence par la découverte de reliques attribuées à saint Ayoul. Elles sont de suite mises à l’abri et conservées dans la crypte de la chapelle Saint-Médard, construite à cet effet. Mettre à jour la dépouille d’un saint ou d’un martyr, était à cette époque très religieuse, un immense événement et synonyme de pèlerinage conséquent. Et effectivement, au milieu du XIe s., le comte Thibaut Ier de Champagne décide de réformer les lieux. La chapelle est devenue trop petite pour accueillir les pèlerins de plus en plus nombreux à venir se recueillir. Elle fait place à un projet plus étendu : une église paroissiale et un prieuré des bénédictins, religieux de l’ordre de saint Benoît. La construction de l’église est établie selon un plan particulièrement ambitieux comportant une nef munie de bas-côtés, un vaste transept et un chœur à déambulatoire avec plusieurs chapelles rayonnantes. L’année 1527 marque un tournant à la suite d’un conflit ancien entre les deux communautés religieuses, paroisse et prieuré : le monument est définitivement séparé en deux parties distinctes. La nef et les bas-côtés sont attribués à la paroisse, tandis que le chevet reste au prieuré. Un mur est élevé entre les deux parties. Vendu comme bien national à la fin du XVIIIe s., il a accueilli sous-préfecture, gendarmerie nationale, Cavalerie (imaginez le chevet transformé en grange à fourrage pour chevaux), et l’armée. Un partie a même été rachetée par des particuliers qui ont fait habitation et dépendance, et ont démoli des chapelles pour ériger des murs, afin de séparer les propriétés. A partir de 1938, le chevet est rétrocédé par le ministère de la Guerre au service des Beaux-Arts. A la suite, premiers travaux et premières reconnaissances du monument. Les principaux percements modernes sont fermés et certaines baies anciennes sont rouvertes. C’est le début de fouilles archéologiques, d’études, et de travaux de consolidation… Depuis 2003, le prieuré appartient à la ville. Les efforts n’ont jamais cessé entre fouilles et découvertes, classement aux Monuments Historiques, et réhabilitation et restauration. Les souterrains : Mystérieux car de nombreuses questions restent encore aujourd’hui sans réponse. Malgré tout, grâce aux recoupements historiques et à diverses constatations, certaines hypothèses ont pu voir le jour. Tout d’abord, il est très probable que ces souterrains furent d’abord exploités comme carrière pour extraire la “terre à foulon“. Au Moyen Âge, la spécialité de Provins était le drap de laine, de très haute qualité et dont la renommée dépassait les frontières. On utilisait donc cette terre très particulière, pour l’opération du foulage des draps (nettoyage et dégraissage de la laine). Ensuite, ces cavités ont été exploitées comme refuges, entrepôts durant les Foires de Champagne ou encore lieux de réunions cultuelles, et assurément par des francs-maçons que de nombreuses anciennes écritures sur les parois attestent. Quelques difficultés pour trouver un restaurant ouvert, mais finalement celui qui nous accueille est vraiment bien.