Conférence UOV : Le musée du Prado
16 octobre 20258 minutes

Conférence UOV : Le musée du Prado
16 octobre 20258 minutes
Je retrouve avec plaisir l'amphithéâtre de l'UOV et Amélie Sabatier qui est toujours intéressante et pleine d'humour. Cette année il s'agit d'un cycle sur de grands musées du monde et on commence par Le Prado à Madrid que j'ai eu la chance de visiter (voir l'article week-end à Madrid et l'album associé )!
Le musée du Prado (en espagnol : Museo Nacional del Prado) à Madrid (Espagne) est l'une des plus grandes et des plus importantes pinacothèques du monde. Il présente principalement des peintures européennes (flamandes, espagnoles, françaises, italiennes et allemandes) du XIVe siècle au début du XIXe siècle, collectionnées par les Habsbourg et les Bourbons.
Les œuvres des peintres Diego Vélasquez, Francisco Goya, et Jérôme Bosch sont les plus célèbres et les plus nombreuses mais il y a aussi celles de El Greco, de Pierre Paul Rubens, Anton van Dyck, Raphaël, Titien, Antonio Moro, Tintoretto, Bartolomé Esteban Murillo, Francisco de Zurbarán, José de Ribera, ainsi que des tableaux de Fra Angelico, Botticelli, Andrea Mantegna, Véronèse, Le Caravage, Albrecht Dürer, Rembrandt, Nicolas Poussin, Claude Gellée, Watteau, etc.
Le projet architectural est approuvé par Charles III en 1786. Les travaux de construction sont réalisés sous les règnes de Charles III et de Charles IV, et l'édifice est pratiquement achevé au début du XIXe siècle. Mais l'arrivée des troupes françaises en Espagne et la guerre d'indépendance retarde son ouverture ; la restauration de l'édifice commence en 1818. Le 19 novembre 1819, le Musée royal de peinture, nom initial de l'institution, est discrètement inauguré.
Amélie a sélectionné une vingtaine d'œuvres qu'elle nous présente et que j'ai rassemblé dans l'album ici :
L'annonciation de Fra Angelico (1426)
inspiré de la fresque du couvent de San Marco, utilisation de matériaux riches comme le lapis lazuli et l'or. La symbolique a été simplifiée : rayon lumineux et mains pour Dieu, pomme pour le péché originel…
La descente de la croix de Roger Van der Weyden (1435)
tableau à la fois dramatique et réaliste, ce sont les débuts de la peinture à l'huile qui apporte une précision permettant de dessiner des larmes transparentes ! Noter le parallélisme des positions des corps de Marie et Jésus. Dans les coins, les arbalètes rappellent que c'est la confrérie des arbalétriers qui a commandé ce tableau.
Le jardin des délices de Jérôme Bosch (1490)
Cet artiste était déjà célèbre de son vivant. Les titres des tableaux ont été attribués lors des inventaires. Quand le triptyque est fermé, il représente une sphère transparente et à l'intérieur une représentation de la terre à plat (planisphère). Remarquer Dieu dans le coin en haut à gauche : il se repose le 7ème jour. On trouve aussi un extrait du psaume 33.
Le panneau de gauche représente le Paradis, au moment de la création d'Eve, apparemment africain (végétation et animaux de la savane).
Le panneau central est centré sur les 5 sens (et les 7 péchés capitaux). Il est foisonnant de détails avec une imagination incroyable (poisson volant, architecture futuriste…)
Le panneau de droite est dédié à l'enfer dans la tradition de l'art roman. Noter en particulier les tortures réservées aux musiciens. Le haut de ce panneau fait penser à l'apocalypse.
Le triomphe de la mort de Brueghel l'ancien (1562)
Pour l'époque où la mort était présente partout et tout le temps (un enfant sur 5 arrivait à l'âge adulte et l'espérance de vie ne dépassait pas 40 ans) ce tableau est plus réaliste que morbide. Le message est l'égalité de tous devant la mort et cela permet de freiner les excès des nobles et des puissants.
Autoportrait de Dürer (1498) - Adam et Eve de Dürer (1507)
Dans son autoportrait, il s'est représenté en gentilhomme, on retrouve le mélange des influences flamandes et italiennes. En particulier l'arrière plan dans la fenêtre est plutôt italienne. Noter le premier plan amplifié pour lui donner de l'importance (ne respecte pas les proportions) et le rebord sur lequel s'appuie Dürer qui marque la frontière entre le tableau et le spectateur.
Adam et Eve sont calqué sur la statuaire grecque (proportion et postures)
Les 3 âges de la vie (1543) de Hans Baldung
Dans la veine des très nombreux tableaux portant le message "Memento Mori" (se préparer à mourir et à être jugé), à ne pas confondre avec la philosophie du "Carpe Diem" (profiter de l'instant présent). Remarque : il y a très peu de tableaux avec des femmes nues âgées.
La Sainte Famille à l'agneau de Raphaël (1507)
Inspiré d'un tableau de de Vinci. Importance de la diagonale des regards : de l'enfant Jésus à la mère et retour à l'enfant ou de l'enfant vers Joseph et retour vers l'enfant. Ici l'agneau représente le peuple des croyants.
Portrait de Charles Quint à cheval du Titien (1548)
Le Titien né vers 1488 à Venise et mort le 27 août 1576 à Venise, est un peintre et graveur italien de l'école vénitienne, auteur d'une importante œuvre picturale. Il est considéré comme un des plus grands portraitistes de cette époque, notamment grâce à son habileté à faire ressortir les traits de caractère des personnages. En 1530, il rencontre Charles Quint à l'occasion d'un voyage de l'empereur en Italie, par l'intermédiaire du marquis de Mantoue. Trois ans plus tard, Charles V lui accorde le titre de Conte Palatino et Cavaliere dello Sperone d'Oro, un honneur sans précédent pour un peintre. Il peindra une série de portraits des proches de l'empereur. Beaucoup sont conservés au Prado (voir les bacchanales et Danaé dans la galerie associée)
L'adoration des bergers de El Greco (1612)
Le Greco, né le 1er octobre 1541 en Crète et mort le 7 avril 1614 à Tolède, est un peintre, sculpteur et architecte qui fut principalement actif en Espagne. Il est considéré comme le peintre fondateur de l’École espagnole du XVIe siècle. Son œuvre picturale, synthèse du maniérisme renaissant et de l'art byzantin, est caractérisée par des formes allongées et une palette de couleurs diversifiée, confondant vivacité et austérité. S'il a été célébré de son vivant, il a par la suite été oublié pendant plus d'un siècle. Redécouverte au milieu du XIXe siècle par les romantiques français
Les Ménines de Velasquez (1656)
Les Ménines, également connu sous l'appellation La Famille de Philippe IV, est le portrait le plus célèbre de Diego Vélasquez, peint en 1656. La composition complexe et énigmatique de la toile interroge le lien entre la réalité et l’illusion et crée une relation incertaine entre celui qui regarde la toile et les personnages qui y sont dépeints. Cette complexité a été la source de nombreuses analyses qui font de cette toile l'une des plus commentées de l'histoire de la peinture occidentale.
Ce tableau dépeint une très grande pièce du palais du roi Philippe IV dans laquelle se trouvent plusieurs personnages de la cour. La jeune infante Marguerite-Thérèse est entourée de demoiselles d'honneur, d'un chaperon, d'un garde du corps, d'une naine, d'un enfant italien et d'un chien.
Derrière eux, sur la gauche, Vélasquez se représente lui-même en train de peindre, regardant au-delà la peinture, comme s'il regardait directement l'observateur de la toile[3]. Un miroir à l'arrière plan réfléchit les images du roi Philippe IV et de la reine Marie-Anne, parents de l'infante, en train d'être peints par Velázquez (ou peut être, selon certains universitaires, réfléchissant le tableau que peint Vélasquez représentant le couple royal). Par le jeu de miroir, le roi et la reine semblent être placés hors de la peinture, à l'endroit même où un observateur se placerait pour voir celle-ci.
À partir des années 1650 Vélasquez est réputé en Espagne comme un fin connaisseur des arts. Le gros de la collection du musée du Prado, dont des Titien, des Raphaël et des Rubens, a été acquise et regroupée sous la curatelle de Velázquez. Il gravit les échelons de la cour de Philippe IV, il est anobli et nommé grand maître des appartements du Palais en 1651, poste qu'il occupera jusqu'à sa mort en 1660. Le poste lui apporte une reconnaissance sociale et une aisance matérielle mais ne lui laisse que peu de temps pour la peinture. Pendant les huit dernières années de sa vie où il occupe ce poste il ne peint que peu d'œuvres, surtout des portraits de la famille royale. Quand il peint Les Ménines en 1656-1657, il est au service du roi Philippe IV depuis 33 ans.
Les trois Grâces de Rubens (1639)
Judith au banquet d'Holopherne de Rembrandt ()
David et Goliath du Caravage (1599)
Ces 3 tableaux n'ont pas été commentés faute de temps, ils figurent quand même dans la galerie associée.
Le songe de Jacob (1639) et Madeleine pénitente (1641) de Ribera
moins connu (de moi toujours), le premier tableau ressemble à celui du Caravage sans les clairs obscurs et le second est remarquable pour la représentation des étoffes.
De Goya :
La Maja dévêtue (1795)
La Maja habillée (1803)
La famille de Charles IV (1800)
El tres de Mayo (1814)
Saturne dévorant un de ses fils (1819)
Francisco de Goya, né le 30 mars 1746 à Fuendetodos, près de Saragosse, et mort le 16 avril 1828 à Bordeaux, en France, est un peintre et graveur espagnol. Son œuvre inclut des peintures de chevalet, des peintures murales, des gravures et des dessins. Il introduisit plusieurs ruptures stylistiques qui initièrent le romantisme et annoncèrent le début de la peinture contemporaine. L’art goyesque est considéré comme précurseur des avant-gardes picturales du XXe siècle.