Sauvé ?

11 avril 20202 minutes

Je ressortis l'eau chaude du micro-onde et aller la verser dans le vieux bénitier en pierre qui me servait de lavabo. Un papillon voletait devant moi. Je sortis mon rasoir de la trousse de toilette et entrepris de me raser. Quel drôle d'olibrius étais-je devenu, isolé dans cette forêt profonde ! Ma quiétude était à ce prix. Après ma toilette, muni d'un tournevis et de quelques outils, j'entrepris de réparer la brouette dont je me servais si souvent que la roue avait cédée. La réparation me prit plus de temps que prévu mais j'y parvins. Ensuite je m'équipais pour aller m'occuper des abeilles redevenues sauvages. Avec mes protections de bric et de broc je ressemblais à un fauché ! Je ramenai quand même un pot de miel dans la ruine la mieux conservée où j'avais aménagé un semblant de cuisine. Je récupérais un reste de légumes que j'allais déguster assis sur une pierre à l'orée de la clairière. Je commençais vraiment à croire que je leur avais échappé quand j'entendis le ronronnement caractéristique d'un drone.

    Histoires similaires

    1. Le dix mai, à sainte Austreberthe

      27 avril 20242 minutes

      Le dix mai, à sainte Austreberthe, jour de la fête patronale, une brocante réputée s'y tient. J'étais donc parti pour ce village dès le petit déjeuner avalé. Ma voisine m'avait vanté cette brocante qui, d'après elle, abondait en occasions à saisir. Hélas cette information s'est révélée fausse. Des bibelots élégants et rares étaient bel et bien exposés mais à des prix prohibitifs dépassant largement le budget que j'avais prévu. Ceci dit je ne regrettais pas la balade. Le soleil brillait et, en ce début de printemps, la fragrance des lilas embaumait l'air. L'un des exposants était un antiquaire notable de la région et les badauds s'y agglutinaient. Je me frayai un passage et découvris l'horloge comtoise que je cherchais depuis longtemps. Je pris le risque d'aller déjeuner, espérant qu'en fin de journée les négociations seraient plus faciles. Et effectivement, vers dix-sept heures, le stand était plus accessible. Après d'âpres discussions, j'obtins l'objet convoité pour deux cents euros ! et c'est seulement quand je voulus l'emmener que je me rappelai que j'étais venu à bicyclette.

      1. Atelier
    2. Cinq heures sonnent au clocher de l'église de Saint Martial de Combraille

      27 avril 20243 minutes

      Cinq heures sonnent au clocher de l'église de Saint Martial de Combraille, petite ville de villégiature. Marcelin est déjà levé, rasé et habillé. Il a toujours été matinal et bien sûr, l'été, le soleil brille déjà et le village est encore calme. Il prend le temps de lever les trois œufs de ses poules, de leur donner du grain et de l'eau avant de partir pour la boulangerie, seul commerce ouvert aux aurores. A petits pas, appuyé sur sa cane, il arrive en même temps qu'Auguste, son complice de toujours. Lui est venu à bicyclette. Depuis que sa fille Lydie a transformé la maison familiale en maison d'hôtes, Auguste se charge du ravitaillement en viennoiseries et en gros pains de campagne si typiques ! Les deux compères prennent le temps d'échanger quelques nouvelles autour d'un café offert par la boulangère qui les aime bien. Ensuite l'un retourne apporter le petit déjeuner tandis que l'autre, toujours à petits pas, rejoint la boucherie qui vient juste d'ouvrir. Encore une fois, Marcelin a bien calculé son allure, il en est tout fier. Ce matin, il choisit un steak pas trop gros et rentre chez lui. Il croise quelques vacanciers, certains achètent de quoi pique-niquer, d'autres partent sac au dos en randonnée ou en excursion. Les habitués, qui reviennent chaque année, échangent quelques mots avec Marcelin, la météo essentiellement. Bien que proche des stations thermales de la région, le village n'est pas envahi de touristes, juste assez pour apporter animation et espèces sonnantes et trébuchantes sans dénaturer la quiétude du lieu. Marcelin range le staek dans le réfrigérateur et va s'occuper du potager. pas grand chose à faire en cette saison : arracher quelques mauvaises herbes, cueillir du serpolet et choisir une belle salade... Ensuite, pile à treize heures, il déjeune devant le journal télévisé qu'il n'écoute pas vraiment puis, sa petite vaisselle terminée, la sieste l'occupe jusqu'à ce que le soleil soit moins brulant. Comme les autres jours, il va cueillir un bouquet dans la partie fleurie de son jardin. Des marguerites aujourd'hui, les glaïeuls sont encore en boutons. Il va au cimetière discuter avec Eugénie. Il ne lui a pas encore totalement pardonner de l'avoir laissé seul. Tous les jours il lui apporte des fleurs et des reproches ! Enfin aujourd'hui, il a des nouvelles à lui communiquer : Jean, le fils aîné, va venir pour une dizaine de jours et organiser une fête de famille. Les cinq enfants avec conjoints, enfants et petits-enfants. Cinq générations avec l'arrivée toute récent de Loreline sa première arrière petite fille. Certains viennent en caravane, camping car ou des tentes, d'autres logeront chez l'habitant. Pauline a réservé chez Auguste, Lydie est sa grande amie d'enfance. A la maison il n'y aura que Jean, sa femme et les jumeaux restés célibataires. - Ca en fait du bazar ma pauvre Eugénie, et tout ça pour fêter mes quatre-vingts ans !

      1. Atelier
    3. Comment voyagerons-nous dans le futur ?

      16 mars 20242 minutes

      Quelles infrastructures dans cinquante ans ? Les actualités sont les mêmes dans tous les journaux : le réchauffement est dû en partie aux transports automobiles. Mais, si les constructeurs ont bien suivi la mode des moteurs électriques et hybrides, qu'en est-il des routes et plus particulièrement de leur revêtement en bitume, asphalte ou autre goudron, tous issus de l'industrie pétrolière ? On peut imaginer un retour aux chemins de terre qui dès le printemps seraient parsemés de tulipes, narcisses et autres fleurs sauvages et seraient bordés d'arbres fruitiers en pleine floraison, incitant, tel un célèbre sous-préfet, à des pauses et à l'écriture de poèmes. Les véhicules utilisés pourraient se déplacer sur des chenilles tout terrain ou sur coussins d'air pour palier aux irrégularités des sols. Pourquoi pas des chars à voile ? Pour les aéroports, eux aussi bitumés, utiliser des tarmacs en terre battue forcerait à privilégier les plus petits avions et à limiter les distances parcourues, ce qui irait aussi dans le sens d'un diminution d'émission de CO2. Les dirigeables auraient-ils une deuxième chance pour remplacer les moyens et les longs courriers ? Il est vrai qu'ils n'ont même pas besoin d'atterrir et peuvent s'amarrer en hauteur sur de grands bâtiments comme l'Empire State Building ! Nos paysages en seraient transformés (suite p10).

      1. Atelier
    4. Le monde perdu des Incas

      24 février 20242 minutes

      Machu Picchu (cérémonie XVème siècle)  Lors de l'exposition sur le Machu Picchu, une option en réalité virtuelle était proposée. U peu sceptique, je me suis installée sur le confortable fauteuil et j'ai ajusté le casque qui englobe les yeux et les oreilles. Aussitôt je me suis retrouvée au sein d'une foule bruyante, joyeuse et bien habillée. Chacun, chacune, portait une tunique blanche, plus ou moins brodée et des sandales de cuir. Les hommes étaient coiffés à l'identique (coupe Mireille Mattieu) et les femmes avaient les cheveux tressés en motifs compliqués. Regardant autour de moi, je voyais les habitations cubiques recouvertes de peintures colorées qui s'ornaient d'un quetzacoatl, d'un jaguar, d'un condor et d'autres animaux que je n'identifiais pas. Sur ma droite la jungle luxuriante, sur ma gauche l'immense temple aux innombrables marches lui aussi peint de couleurs vives et pavoisés de drapeaux qui claquaient au vent. Peu à peu le brouhaha des conversations se tarit alors que le son grave de trompes retentissaient. La foule forma, de part et d'autre d'une allée pavée de grands monolithe, une haie d'honneur. Une procession solennelle s'approchait. Tout d'abord les musiciens soit avec de grandes trompes, soit avec des tambours. Leurs tuniques étaient brodées de motifs géométriques turquoise. Ensuite les notables portés par des esclaves sur des chaises ouvragées. Leurs tenues rivalisaient de broderies, ils avaient tous de gros colliers en or et pierres précieuses et une haute coiffe mêlant plumes et joyaux. Derrière ces riches individus, les prêtres défilaient sur plusieurs rangs, portant une grande cape rouge sur leur tunique blanche et tous masqué par une représentation de leur animal totémique. L'officiant, au centre des prêtres, était lui complètement transformé en grand condor : costume de plumes, grandes ailes et masque de jade avec un bec, un magnifique et menaçant couteau d'obsidienne à la main. Enfin des soldats en armures de plaques métalliques, lance à droite et arc à gauche encadraient un tout jeune homme vêtu d'une tunique blanche simple, sans ornement. Souriant bêtement et visiblement drogué, le héros de la fête titubait entre ses gardes. La foule s'était mise à psalmodier un chant entêtant presque hypnotique. La montée des marches par la procession se fit en un instant. Désormais j'étais aux côtés des prêtres, aux premières loges pour le sacrifice. Du haut de l'escalier interminable, la vue sur le quartier résidentiel et sur la jungle environnante était splendide. Je regardais autour de moi avec émerveillement quand le spectacle se termina abruptement. Je me retrouvais brutalement dans le fauteuil muni d'un casque.

      1. Atelier
      2. Pérou