The old oak

31 octobre 20232 minutes

The Old Oak est le nom d’un pub perdu quelque part dans une petite ville minière sinistrée du nord de l’Angleterre, un de ces déserts économiques de briques rouges et de misère sociale qu’a si souvent arpentés le réalisateur de presque 87 ans. Avec son enseigne de guingois, ses meubles hors d’âge et son comptoir fatigué, il accueille les habitués, le nez dans leur pinte, leur désarroi et leur haine xénophobe. A côté les familles locales, cabossées, enferrées dans le chômage, qui peinent à se loger décemment, à nourrir leurs enfants… La première scène du film, assez violente, montre l'arrivée en car d'un groupe de réfugiés syriens, perdus, traumatisés. Cet évènement bouscule train-train quotidien, révèle le meilleur et le pire de chacun.

Au centre, il y a une amitié lumineuse, profondément touchante, qui rappelle celle qui unissait les deux fragiles héros de "Moi, Daniel Blake", entre Yara, une jeune photographe douce et volontaire, qui vient de fuir sa guerre du bout du monde, et TJ Ballantyne, le propriétaire du pub, un homme d’âge mûr, tendre et usé, qui veut croire, aux vieux rêves de fraternité et de résistance collective.

Dave Turner est formidable dans le rôle du généreux TJ. Les habitués mesquins et racistes sont eux aussi "plus vrais que nature".

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